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Élections municipales à Paris : Agnès Buzyn désignée candidate LRM en remplacement de Benjamin Griveaux

Élections municipales à Paris : Agnès Buzyn désignée candidate LRM en remplacement de Benjamin Griveaux

Le député LRM de l’Isère et médecin Olivier Véran a été nommé, dimanche, ministre des solidarités et de la santé en remplacement de Mme Buzyn.

Deux jours après que Benjamin Griveaux a abandonné la course à la Mairie de Paris à la suite de la diffusion sur Internet de vidéos intimes, La République en marche (LRM) lui a trouvé une remplaçante, Agnès Buzyn. Elle-même est remplacée au poste de ministre des solidarités et de la santé par le député de l’Isère et médecin Olivier Véran, a annoncé l’Elysée dimanche 16 février dans la soirée.

Agnès Buzyn avait fait savoir dans l’après-midi qu’elle se présentait dans la capitale sous l’étiquette du parti présidentiel aux élections municipales de mars. « J’y vais, j’en ai envie. J’y vais pour gagner », a-t-elle déclaré.

« Je souhaite aujourd’hui partager avec les Parisiennes et les Parisiens mon désir de rejoindre la campagne municipale de Paris : j’aime Paris, je la connais, j’y suis née, j’y habite depuis toujours, et je pense avoir beaucoup à apporter à toutes celles et tous ceux qui, comme moi, y vivent au quotidien », écrit-elle dans une lettre d’intention, transmise à l’Agence France-Presse (AFP).

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Le bureau exécutif du parti présidentiel a officialisé sa désignation dans la foulée, affirmant dans un communiqué avoir jugé que sa candidature était « la plus solide dans la situation inédite qu’a vécue la majorité ces derniers jours ». Mme Buzyn « fait consensus au sein de toutes les parties prenantes de la campagne parisienne et de la majorité », a ajouté Stanislas Guerini, le délégué général de LRM.

Officiellement investie, Mme Buzyn a annoncé qu’elle quittait ses « fonctions ministérielles tant le surcroît d’activité intense, notamment lié à la gestion du coronavirus, demande une implication totale ». Elle a remis sa démission au premier ministre Edouard Philippe et au président Emmanuel Macron. « Le président de la République salue la décision d’Agnès Buzyn, une décision de cœur et d’engagement, une décision courageuse, sa volonté de mener le combat électoral à Paris l’honore », a précisé l’Elysée.

Un « abandon de poste » pour ses rivaux

Pour Gilles Le Gendre, le patron des députés « marcheurs », « Agnès Buzyn saura rassembler les Parisiens et construire avec eux un avenir de progrès pour la capitale ». L’ancien candidat à la Mairie de Paris et député LRM Mounir Mahjoubi ne se montre pas rancunier : « Elle nous a convaincus, a-t-il dit.

Au boulot pour construire ensemble la suite ! Je suis heureux et je serai à ses côtés jusqu’à la victoire. Les Parisiennes et les Parisiens sont prêts pour l’alternance. » Selon Patrick Mignola, chef de file des députés MoDem, la ministre de la santé « saura apporter un nouveau souffle à la capitale ».

L’entourage du candidat dissident Cédric Villani, ancien LRM, critique en revanche un choix qui « fragilise l’exécutif en pleine crise sanitaire ». Une opinion partagée par l’opposition, à l’instar d’Emmanuel Grégoire, directeur de campagne de la maire sortante et candidate PS Anne Hidalgo :

« Il y a deux jours, Agnès Buzyn expliquait qu’elle ne pouvait être candidate à Paris en raison des sujets majeurs dont elle s’occupe : coronavirus, crise hospitalière… Cet abandon de poste montre que l’intérêt de LRM prime sur l’intérêt national, c’est une grave faute politique. »

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« Le système de santé public a été mis en situation de thrombose par la gestion de Madame Buzyn. Nous en sommes à 11 mois de grève dans l’hôpital. La campagne de La République en marche à Paris est terminée. Madame Buzyn représente la destruction de l’hôpital public », a aussi énuméré sur Twitter le chef de file de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon.

L’eurodéputé Rassemblement national (RN) Jordan Bardella a, lui, jugé sur LCI cette décision « inquiétante et accablante pour la Macronie », alors que « le pays traverse une épidémie inquiétante, celle du coronavirus avec un premier patient décédé il y a quelques jours ».

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